Analyse et critique du film La Traversée du Zanskar
La traversée du Zanskar documentaire sorti en janvier 2011 s'inscrit dans une démarche humaniste tendant à sensibiliser le grand public autour du thème de la perpétuation d'une culture en péril. Mettons-nous dans les traces du cinéaste Frédérick Marx pour escalader des montagnes.
Un projet titanesque
Servi par la voix de Richard Gere converti au Bouddhisme en 1982 et oeuvrant ainsi pour sa cause, La traversée du Zanskar raconte le périple exceptionnel de 17 enfants conduits par deux moines depuis leur Zanska natal, situé à l'ouest du Tibet jusqu'à Manali à 290km de là.
Mais ces enfants de 4 à 12 ans ne font pas que traverser cette zone, ils doivent également escalader des sommets qui culminent jusqu'à 5140 mètres d'altitude.
Les deux moines ont 15 jours pour accomplir cet exploit qu'ils considèrent quant à eux comme un devoir.
Le documentariste Frédérick Marx, caméra sur l'épaule, s'est mis dans les traces de ces moines humbles et courageux pour filmer des scènes tendres et chaleureuses. Il faut savoir que ces enfants qui seront éduqués selon les préceptes du bouddhisme ne pourront pas revoir leurs familles avant 10 ou 15 ans.
17 enfants dans les montagnes
Une petite histoire : un enfant demande à une fourmi pourquoi elle porte une charge si lourde.
- Je déplace cette montagne, lui répond la fourmi
- Pourquoi fais-tu cela ? interroge l'enfant.
- Parce que mon amoureux est de l'autre côté.
Dans cette traversée, il ne s'agit pas de déplacer des montagnes, mais de les escalader, à pied, à cheval, avec des yaks qui portent le ravitaillement.
Le décor est grandiose, mais les sentiers périlleux et le danger toujours imminent. Il y a des chutes de pierres auxquelles il faut échapper.
Heureusement, encadrés par ces deux moines, les enfants arriveront dans les écoles et le monastère où ils pourront avoir une éducation qu'ils ne peuvent recevoir au Zanskar.
Cela vaut la peine de déplacer des montagnes pour cela.
Une cause à défendre
C'est le Dalaï-Lama lui-même qui a demandé aux deux moines de tout faire pour que les racines de la culture bouddhiste Zanskari soient conservées et perpétuées par l’éducation.
En effet, au Zanskar, les structures scolaires ne proposent pas de cours dispensés en tibétain, et cela, malgré les 23 langues existantes.
Il s'agit donc, à travers ce dispositif de permettre à des jeunes de connaître et conséquemment de transmettre les racines de la culture bouddhiste dans une région désertée par cette influence.
Belle initiative que celle de ce cinéaste qui a voulu immortaliser cette aventure et montrer que l'obstination et le courage sont avant tout des valeurs à partager et à transmettre.