Carl Theodor Dreyer : biographie
Carl Theodor Dreyer, né le 3 février 1889 et décédé le 20 mars 1968 à Copenhague, était un réalisateur danois. Grâce à cinq chefs-d'œuvre singuliers, il est considéré comme l’un des plus grands cinéastes de l’histoire du cinéma. Son style particulier se concentre sur la beauté et la pureté des images, tout en s'affranchissant de la théâtralisation qui régnait dans le cinéma de la première moitié du XXe siècle.
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Première période
Après une vingtaine de courts métrages, Dreyer réalise son premier long métrage en 1918, "Le Président", dont il ne sera pas pleinement satisfait. En fait, durant dix ans, il réalisera une poignée de films conventionnels durant lesquels il se fera une idée plus précise des choses qu'il souhaite faire et ne pas faire dans ses futures réalisations.
Ainsi, à la fin des années 1920, Dreyer est devenu un cinéaste atypique et inspiré quand il réalise "La Passion de Jeanne d'Arc". Dans ce film où le réalisme prévaut, il bannit le maquillage et utilise plus qu'à l'habitude le gros plan pour davantage d'authenticité.
Si "La Passion de Jeanne d'Arc", film muet, a été réalisée à la manière d'un film parlant, "Vampyr", son long métrage suivant, est un film parlant qui utilise beaucoup de codes du cinéma muet. Il s'agit d'une œuvre étrange, avec une trame narrative secondaire, mais qui possède une ambiance onirique incroyable.
Il est difficile d'accès et malgré le goût du public de l'époque pour les films d'horreur, celui-ci, comme le précédent, est un échec commercial. Les années 1930 sont difficiles pour Dreyer. Les producteurs le boudent, sauf en Allemagne où il ne souhaite pas tourner en raison de l'occupation du Danemark par les nazis et il sombre peu à peu dans la dépression. Pendant dix ans, il ne réalisera aucun film.
Seconde période
C'est en 1943 que "Jour de colère" voit le jour, un film d'une incroyable beauté plastique qui ne trouvera pas une nouvelle fois son public. Dix ans plus tard sort "Ordet", dont le thème central est également la religion et la spiritualité.
C'est probablement son film qui recevra un accueil le plus favorable, car le dernier, "Gertrud" (sorti encore dix ans plus tard), sera boudé lors de sa sortie, mais recevra une large consécration des années plus tard, après la mort de Dreyer.
Contrairement à ses premières œuvres, "Jeanne Gertrud" comporte des plans très longs (jusqu'à dix minutes !) et plus que pour tous ses autres films, Dreyer mit un point d'honneur, quitte à en délaisser l'intrigue, à fournir un résultat esthétiquement parfait. Il meurt d'une pneumonie à 79 ans avant d'avoir pu réaliser son projet de faire un film sur la vie du Christ.