Critique de Mulholland Drive de David Lynch
Chef-d'oeuvre du cinéma lynchéen, Mulholland Drive est réalisé en 2000. Comme à son habitude, David Lynch nous livre une analyse psychologique d'une finesse étonnante, surfant entre réalité et virtualité, illusion consolatrice et vérité cauchemardesque. Il est question ici de rêve hollywoodien, de cruelles désillusions et de passion contrariée, ceci au sein d'un violent conflit entre conscient et inconscient.
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Le piège
Une femme brune, d'une grande beauté, drapée dans une robe du soir, lentement, conduit une voiture sur Mulholland Drive. Elle s'enfuit, se met à errer dans les rues, à la recherche d'elle-même. La belle inconnue entre dans une villa, tombe sur l'affiche d'un grand succès cinématographique. Elle décide de se faire appeler Rita, vedette du film.
Betty
Dans cette villa vient d'arriver Betty, jeune actrice blonde et pleine d'avenir. Betty est touchée par la détresse de Rita, magnifique et perdue. Rita exerce sur elle une puissante attraction. Afin de retrouver son identité, Betty entreprend une enquête. Les indices sont minces, et le déroulement de la recherche met en évidence des faits troublants, remue une réalité inconsciente, nous embarque peu à peu dans un véritable cauchemar.
L'atmosphère est pesante, signe d'une réalité double
Tout ceci n'est-il pas une illusion, soigneusement conservée afin de masquer quelque chose, un terrible secret ?
Betty va dans la maison d'une certaine Diane, découvre le corps décomposé de celle-ci après son suicide. Il y a aussi le théâtre Silencio où "tout n'est qu'illusion". Et qu'est-ce que cette boîte mystérieuse, dont la clé change de forme ? Une boîte de Pandore ? La porte d'une nouvelle dimension ?
Un rêve
Quelqu'un se retourne sur son oreiller. Un Cow-Boy apparaît, dit à Betty de se réveiller. Nous atterrissons dans une autre réalité.
La Betty de la première partie est une actrice ratée, nommée Diane. Junkie et victime de la passion dévastatrice que lui inspire la belle Camilla, alias Rita, Diane continue pourtant à être sa maîtresse. Alors qu'elles vont boire un café, elles rencontrent une jeune serveuse sympathique appelée Betty.
Les rôles sont bouleversés
Diane est l'ombre d'elle-même. Elle ne réussit rien, n'obtient même pas de rôle secondaire dans le film, dont Camilla ait le premier rôle. Cette fois, c'est elle qui erre, promenant son désespoir, totalement éclipsée par le succès de son amante.
Quand elle apprend le mariage de Camilla, folle de douleur, elle commandite son assassinat.
Et la voiture roule lentement sur Mulholland Drive.