Etienne Chatiliez : biographie
La publicité mène à tout... Spécialiste des réclames télévisées, Étienne Chatiliez a su bifurquer à temps et s'imposer en quelques films comme un pilier du cinéma populaire français, ses personnages et répliques faisant désormais partie de notre paysage culturel. Rédacteur pour la radio puis pour une agence de pub, le nordiste Étienne Chatiliez finit par devenir réalisateur de spots publicitaires.
Premier pas
Récompensé à de multiples reprises pour ses réalisations, dont certaines sont encore dans toutes les mémoires, il finit par passer au long-métrage en 1988 avec une comédie nommée "La vie est un long fleuve tranquille", autour de deux familles diamétralement opposées, mais réunies par un échange de bébés. Révélant Benoît Magimel et Catherine Jacob, le film triomphe au box-office et lui ouvre toutes les portes, y compris celle des Césars (4 statuettes empochées).
Sa carrière
Énergique, travailleur, Chatiliez retrouve dès l'année suivante sa scénariste Florence Quentin pour ce qui sera un nouveau grand succès populaire : Tatie Danielle, ou le combat jouissif d'une vieille femme imbuvable pour pourrir le quotidien de la famille qui l'accueille chez elle. On aurait pu l'imaginer multiplier les films et enchaîner les succès année après année, mais Chatiliez préfère finalement prendre son temps, revenir à la case publicité et traquer tranquillement le bon sujet. Il ne reviendra sur grand écran que 6 années plus tard, avec Le bonheur est dans le pré, savoureuse comédie existentielle autour d'une usurpation d'identité. Incarné avec brio par le trio Serrault - Azéma - Mitchell, le film cartonne une nouvelle fois, mais Chatiliez laisse à nouveau passer 6 années avant de livrer son quatrième film, Tanguy, qui décrit la lutte impitoyable de parents fatigués pour virer de chez eux leur fils trentenaire et envahissant. Tout sourit à Étienne Chatiliez : filmographie sans faute, castings foisonnants, sujets en or. Hélas, chaque médaille a son revers : ses deux films suivants, La confiance règne et Agathe Cléry, sont loin de fonctionner aussi bien. Le premier, description du quotidien d'un couple de petits arnaqueurs, est un échec en dépit de la présence du tandem Vincent Lindon - Cécile de France. Quant au second, malgré une Valérie Lemercier impayable, il n'a guère rencontré son public.
Son action
Sortie en 2008, Agathe Cléry a laissé un goût amer dans la bouche d'Etienne Chatiliez, convaincu d'avoir livré un convaincant pamphlet antiraciste. Il faut dire que l'idée de confier à Lemercier le rôle d'une raciste devenant peu à peu noire était sacrément osée. Le réalisateur devra digérer cette déception avant de revenir pour un septième film qui ne manquera pas d'être très observé.