Exploitation cinématographique : l'envers du décor
La bataille fait rage aujourd'hui et depuis longtemps au sein de l'industrie cinématographique. Représentée par ses deux piliers que sont le cinéma commercial et le cinéma indépendant, la profession est ébranlée par des batailles internes de gros sous, cherchant ainsi à survivre à leur identité. L'arrivée du numérique n'est pas pour rien dans cette nouvelle donne.
On peut scinder le monde de l'exploitation cinématographique en deux. D'une part, le cinéma dit commercial et, de l'autre, plus discret, plus intimiste, le cinéma indépendant principalement programmé dans des salles dites d'"art & d'essai", un sigle d'importance, qui est disputé, délivré par le C.N.C. (Centre National de la Cinématographie).
!!La guerre est déclarée
Pour l'un, qui compte un nombre incalculables de salles dans un monde toujours plus tourné vers les services et la consommation à outrance, importe principalement le nombre d'entrées, pour l'autre, la qualité de la programmation et des petites salles désuètes. L'arrivée (ou pourrait-on dire le fait d'imposer) du numérique, ce nouveau mode de projection, complètement automatisé, déshumanisé, il y a peu, n'aura fait qu'envenimer cette bagarre qui ne semble pas vouloir s'arrêter.
!!Une bataille injustifiée
Les complexes cinématographiques qui appartiennent pour la plupart aux principaux distributeurs sur le territoire national (UGC, Gaumont, MK2) se disputent la part belle du gâteau, tandis que les petites salles ou petits circuits (Utopia, par exemple) se battent chaque jour contre les films à gros budget (blockbusters) pour imposer un cinéma différent qu'ils défendent corps et âme, devenu au fil des décennies une véritable industrie.
Ces derniers souhaitent pourtant avant tout défendre territoire, patrimoine et l'exigence d'une programmation pointue qui permet depuis toujours une toute autre relation au public, cinéphile et fidèle.