Mike Leigh : biographie
Né en 1943 dans la banlieue de Manchester, Mike Leigh est un cinéaste britannique qui offre depuis 1971 une vision tendre et écorchée du pays où on l'a vu grandir. De plus en plus prolifique avec l'âge, le metteur en scène est devenu un habitué des grands festivals de cinéma.
Premier pas
Se destinant d'abord à la carrière d'acteur, Mike Leigh fait ses armes à la Royal Academy of Dramatic Art de Londres, où il étudie principalement la comédie. Mais il se tourne finalement vers la mise en scène et intègre la London Film School tout en écrivant et dirigeant des pièces de théâtre pour la télévision. Il n'effectuera ses débuts dans le long-métrage qu'en 1971 en adaptant une de ses pièces, Bleak moments, dont l'insuccès le pousse à retourner sur les planches.
Sa carrière
Ce n'est qu'en 1984 que Mike Leigh réalise son deuxième long, Meantime. Après High hopes en 1988, il éclate véritablement grâce à Naked, réalisé en 1993, et qui triomphe à Cannes en empochant un prix d'interprétation pour David Thewlis et un prix de la mise en scène. Il se spécialise alors dans les chroniques désenchantées autour de personnages paumés, usés par l'existence. Suit en 1996 Secrets et mensonges, qui gagne la Palme d'Or à Cannes et assoit sa popularité. Le jury de Catherine Deneuve et Clint Eastwood semble avoir été conquis par l'improbable duo Brenda Blethyn - Marianne Jean-Baptiste, mère blanche et fille noire se retrouvant après des années de séparation. L'année suivante, il met en scène Deux filles d'aujourd'hui, qui lui permet de diriger la belle et regrettée Katrin Cartlidge. En 1999, il réalise le méconnu Topsy-Turvy et adopte un rythme jamais démenti depuis : un film tous les trois ans. En 2002, son All or nothing est sélectionné à Cannes : cette histoire d'une famille vieillissante, rongée par l'obésité, bouleverse le public, mais n'obtient aucun prix. En revanche, Vera Drake reçoit en 2005 le Lion d'Or du meilleur film au festival de Venise, ainsi qu'un prix d'interprétation pour Imelda Staunton, interprète d'une gentille dame britannique pratiquant des avortements clandestins. Puis vient Be happy, son film le plus drôle, sur la vie inconséquente d'une jeune femme rigolarde et hystérique qui fait de l'amusement une spécialité. Avec Be happy, Mike Leigh montre des vertus de cinéaste populaire, bien aidé par l'abattage de la dynamique Sally Hawkins.
Son action
En 2010, avec Another year, Mike Leigh est de nouveau sélectionné à Cannes. Il crée à la fois le mystère et l'agacement parmi les festivaliers en refusant de dévoiler le résumé de son film avant la projection principale. Une façon un peu étrange de faire de la publicité à un film résolument classique...