Tout savoir sur le Rock progressif (origines, chroniques)
Genre musical né dans les années 1960 en Angleterre, le rock dit progressif se voulait une alternative au rock psychédélique plus brouillon de l’époque, intégrant ainsi aux compositions de nombreuses influences extérieures, tant de la musique classique que du jazz. Complexe et ambitieuse, la musique progressive regroupe ainsi le travail de groupes comme Pink Floyd, King Crimson, Yes, et bien d’autres.
Genèse
Dans les années 60, l’heure est à l’expérimentation musicale, et l’on trouve déjà dans les travaux de certains grands groupes (les Beatles, les Beach Boys, Jeff Beck… ) les germes du style progressif : utilisation d’instruments exotiques et étranges, incorporation d’influences classiques, solos et instrumentaux de plusieurs minutes, etc. Désireux de complexifier leur musique, et de tendre vers la forme la plus pure de leur art (faire passer la musique avant le reste), bon nombre d'artistes structurent alors de manière atypique leurs morceaux, qui peuvent atteindre une dizaine de minutes. À la fin des années 60, ainsi, les grands noms anglo-saxons du progressif sont tous formés, et expérimentent : - Les Moody Blues. - Pink Floyd. - Genesis. - Jethro Tull. - Yes. - Caravan. - Supertramp. - King Crimson.
L'apogée
Les albums-concepts se multiplient, alors que la mode s’étend partout dans le monde. En Europe, ainsi, l’on peut citer les groupes : - Tangerine Dream. - Goblin. - Aphrodite’s Child (le groupe de Vangelis). Au milieu des années 70, le progressive rock est à son apogée : Tubular Bells, de Mike Oldfield, est au sommet des charts, les groupes Kansas, Electric Light Orchestra, et Rush connaissent un succès commercial retentissant, et le genre est respecté du grand public. Mais, le mouvement progressif commence alors à se désagréger, tant à cause de la lassitude du public, que du manque de motivation et d’inspiration des musiciens. En 1974, Yes, ELP, Genesis et King Crimson mettent tous un terme (provisoire) à leur carrière. Puis, la crise économique frappe la Grande Bretagne, amenant la jeunesse à se tourner vers des genres moins intellectuels, comme le punk ou le disco.
La renaissance
Abandonné par le public pour sa supposée prétention, le progressif influence néanmoins des générations de musiciens, qui ressuscitent le genre dans les années 80, l’intégrant à la musique de leur époque. On peut ainsi citer Marillion, qui en compagnie de piliers du genre comme Yes, Rush ou Genesis, redéfinissent alors les conventions du genre pour le rendre parfois plus accessible. Même phénomène dans les années 90, avec Porcupine Tree, Dream Theater, et autres Queensrÿche ou The Mars Volta. À nouveau, le progressif est intégré à d’autres genres (le métal, le death, le folk), et on en retrouve des traces dans les travaux de groupes de rock populaires, comme Radiohead et Muse.