Abel Gance : biographie
Né en 1889 et décédé en 1981 à Paris, Abel Gance fut un scénariste, réalisateur et producteur de cinéma français. Il appartient au cinéma d'avant-garde français des années 20 (avec entre autres des cinéastes comme Jean Epstein ou encore René Clair). Son œuvre oscille entre désir de reconstitution historique et goût pour l'expérimentation esthétique du médium cinématographique.
Premier pas
Après des études de droit, abandonnées assez vite, Abel Gance se lance dans le théâtre et la poésie et un peu plus tard, dans la première décennie du XXe siècle, dans le cinéma. Admiratif de ce nouvel appareil technologique, il n'hésite pas très vite à le considérer comme pouvant déboucher sur un art à part entière. C'est d'ailleurs à ce titre que l'on peut le considérer comme l'un des pionniers du 7e art.
Sa carrière
C'est en 1911 qu'il réalise son premier film avec "La digue", mais c'est avec "J'accuse" (1919), plaidoyer pour la paix, et avec" La Roue" (1923), qui impressionnent pour ses plans inédits d'une roue de train en mouvement et pour le rythme dynamique du montage, et surtout avec "Napoléon", et son dispositif innovant composé de trois écrans de cinéma, que Gance acquière la reconnaissance du public. Par la suite il rencontra un certain succès avec "Lucrèce Borgia" (1935), fresque historique qui fit scandale pour des séquences de nudité portant atteinte à la pudeur, mais disparu peu à peu du cœur du grand public, et ce, malgré une filmographie qui se poursuivra jusqu'en 1971 avec Bonaparte et la révolution.
Son action
Au delà du caractère historique de nombre de ses films consacrés notamment à la figure de Napoléon Bonaparte, Abel Gance et son cinéma resteront dans l'histoire avant tout pour leur dimension expérimentale.
Soucieux de montage, il a réussi à instiguer un certain art visuel du cinéma qui dépasse le simple cadre du récit. Par des variables de fréquences du défilement des images cinématographiques, par des angles de vue toujours plus surprenante, par des dispositifs de projections monumentaux, par une interrogation constante de la capacité du cinéma à se faire expression artistique n'usant que peu de mot, c'est tout un pan du cinéma expérimental qui le porte en héritage.
En ce sens, c'est surtout à l'orée des années 20, quand l'enthousiasme face au nouveau médium artistique était le plus prégnant, que l'œuvre de Gance fut la plus féconde.
Une rue 6 Place Abel Gance à Paris, et un cinéma Abel Gance à Courbevoie, c'est bien comme hommage qui lui est rendu.