Georges Franju : biographie
Né en 1912 à Fougères et décédé en 1987 à Paris, Georges Franju fut un réalisateur français. Porté par une mise en scène froide aux confins du cinéma gore il a œuvré aussi bien dans le cinéma documentaire que dans le cinéma fantastique. Il se dégage de son art une sensation ambivalente de réalisme cru et de poésie macabre.
Premier pas
Goerges Franju fait ses premiers pas dans le domaine artistique en tant que décorateur au théâtre.
Parallèlement à cela, ce passionné de cinéma s'évertue, aux côtés de son ami Henri Langlois, à sauvegarder et restaurer des vieilles copies de films. Ils créent ensemble le ciné-club Le cercle de cinéma afin de faire passer à la postérité de vieux chefs d'œuvre.
Cette passion commune conduira en 1936 à la création de la Cinémathèque française. Laissant peu à peu la responsabilité entière de la Cinémathèque à Langlois, Franju se dirige peu à peu vers une carrière de réalisateur, après néanmoins co-dirigé avec celui-ci le court métrage Le métro.
Sa carrière
En 1949, avec Le sang des bêtes, Franju réalise son premier long-métrage solo. Documentaire vériste sur les abattoirs de la Villetteet de Vaugirard, le film ne fait pas l'impasse sur les images sanglantes de découpes. Sur une musique du compositeur Joseph Kosma, Franju nous déclame une homélie barbare du sort que l'on réserve aux animaux.
Il sera suivi en 1951 par Hôtel des invalides, dans lequel Franju traite des "Gueules cassés", ces soldats revenus infirmes de la Première Guerre mondiale.
La tête contre les murs (1958), adaptation du roman éponyme d'Hervé Bazin avec Jean-Pierre Brasseur et Jean-Pierre Mocky, est le premier long-métrage du réalisateur. Dans le choix de ce film sur un échappé d'asile psychiatrique qui se révèle avant tout prisonnier de son esprit on retrouve le goût de Franju pour les sujets morbides.
Dans Les yeux sans visage (1959) Franju continu dans le même registre par notamment des séquences d'opérations chirurgicales filmées qui n'ont rien à envier au cinéma de genre gore.
Dans la suite de sa carrière avec des films comme Judex (1963) ou encore Nuits rouges (1974) Franju se rapproche d'un style expressionniste et fantastique tout en conservant ce souci prégnant pour une esthétique crue.
Son action
Masqué par la renommée de Langlois on oublie souvent la participation active de Franju à l'édification d'un des plus grands monuments du cinéma français.
Notons également que Franju fut une réelle source d'inspiration pour les cinéastes de ce qui allait devenir le cinéma gore.