Maurice Pialat : biographie
Homme au fort tempérament Maurice Pialat, né en 1925 et décédé en 2003 à Paris, réalisa pendant près de 50 ans un cinéma sans concession. Exigeant envers ses collaborateurs comme envers lui-même, il piquait d'énormes colères si l'un des deux venait à manquer d'inspiration. Par ailleurs, il entretient durant toute sa carrière une relation plutôt tumultueuse avec la critique journalistique.
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Premier pas
Maurice Pialat, faire sa biographie c'est notamment constater qu'il ne vint que sur le tard au cinéma de long métrage, à savoir à 43 ans. Avant cela, il fut élève à l'école des Arts Décoratifs puis aux Beaux-Arts. Il ne rencontra pas le succès escompté en tant qu'artiste peintre, mais continua néanmoins à peindre tout au long de sa vie.
Après avoir enchaîné les petits boulots, il pénètre timidement le monde du cinéma. Réalise divers courts-métrages amateurs, devient technicien sur quelques moyens et longs-métrages avant que de se lancer en 1963 dans la réalisation de son premier long.
Il fut par la suite tout aussi bien scénariste que réalisateur et parfois même acteur de ses œuvres. Il s'essaya également à la télévision.
Sa carrière
Maurice Pialat a une filmographie qui se déploie à raison d'un film tous les deux ans, du moins en ce qui concerne la réalisation de longs-métrages.
En 1968, c'est donc "L'enfance nue" qui ouvre le bal. Il nous est conté l'histoire d'un enfant de l'assistance. Comme ce sera bien souvent le cas, ce n'est pas avec une mise en scène spectaculaire que Pialat nous révèle la douleur de ses personnages. C'est à une douleur que l'on sent sourdre sous la chair, dans des esquisses de mouvements et de faciès que l'auteur fait appel.
Le thème du mal-être de la jeunesse fera l'objet également de son second long-métrage, réalisé pour la télévision, "La maison des bois" (1970), dans lequel on retrouve notamment la comédienne Agathe Nathanson.
Ce thème parcours en fait nombreux films de l'auteur.
On le retrouve ainsi dans "Passes ton bac d'abord" (1979), sous les traits d'adolescents en manque de perspectives d'avenir, mais aussi dans "A nos amours", où l'on assiste aux pérégrinations amoureuses de Suzanne, une adolescente de 15 qui deviendra une femme inaccomplie. Le personnage de Suzanne se verra réincarnée plus tard (en 1987) en Mouchette dans "Sous le soleil de Satan", Pialat y campe un abbé témoin d'une humanité en perte de spiritualité.
Son action
Au-delà du personnage un peu bourru qu'était l'homme Pialat Maurice, le cinéma qu'il réalisa était épris d'humanité tout en étant extrêmement en colère contre ce que notre société en a fait.