Pierre Robert, compositeur du XVIIe siècle : biographie
Pierre Robert a été entre autres compositeur à la cour de Louis XIV avant qu'il ne s'installe à Versailles. Contemporain de Jean-Baptiste Lully, il s'est illustré principalement dans le genre du grand motet, une pièce de musique religieuse typique de l'époque baroque dans laquelle il évolue. Voyons les grands événements de sa vie qui l'ont amené à créer ces œuvres que l'on redécouvre doucement au XXIe siècle.
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Une vie bien remplie
La date de naissance exacte de Pierre Robert est inconnue à ce jour, mais on suppose qu'il a vu le jour aux environs de 1620. Présentant déjà des dispositions pour l'art et la musique, il étudie au Collège de Fortet, à Paris. Pierre Robert poursuit ensuite ses études à la prestigieuse maîtrise de Notre-Dame de Paris, école spécialisée dans la musique religieuse, où Henry Frémart, Jean Veillot et François Cosset lui enseignent tour à tour les fondements du baroque, en plein essor à l'époque. En 1646, il est nommé maître de la musique de la cathédrale de Senlis. Dès 1650, il occupe la même fonction à Chartres. Le titre de "maître de chapelle" était très prisé car la messe était le lieu privilégié pour la vie musicale, en particulier à l'époque baroque du renouveau catholique. C'est donc une consécration pour Robert lorsqu'il est nommé, en 1653, maître de musique de Notre-Dame de Paris. Mais en juillet 1663, une place encore plus importante pour un musicien lui est proposée : il devient sous-maître de la Chapelle royale, sous la décision de Louis XIV lui-même. Bien que les compositeurs soient généralement quatre à partager cette fonction, Pierre Robert ne la partage plus qu'avec Henry Du Mont à partir de 1668.
Un genre particulier : le grand motet
C'est lors de sa collaboration avec Du Mont que Robert compose ses œuvres majeures : les grands motets. En effet, le roi en demande un pour chaque messe. Le grand motet se reconnaît par son côté grandiose, quoique humble, avec une grande polyphonie : jusqu'à huit voix, deux chœurs, des instruments solistes et un orchestre, le tout sur un texte sacré en latin. Très reconnu à l'époque baroque, ce genre verra s'illustrer, quelques années plus tard, Jean-Sébastien Bach lui-même. Robert a composé 24 grands motets en 20 ans de service du roi. Celui-ci a tellement apprécié son travail qu'il a fait imprimer ses œuvres même après sa démission en 1683, lorsque la cour s'installe à Versailles et veut du neuf en matière de composition. C'est donc tranquille que le musicien meurt en 1699. Ce n'est que tardivement que le public a accès aux œuvres de ce compositeur, avec l'enregistrement de 4 de ses grands motets sous la direction d'Olivier Schneebeli en 2009.