Stanley Kramer : biographie
Resté dans le panthéon d’Hollywood pour ses prises de risques et ses films engagés, Stanley Kramer est un pilier de l’âge d’or de l’industrie cinématographique. Tour à tour producteur puis réalisateur, il a côtoyé les plus grands, fait évoluer les mentalités, et influencé des générations de spectateurs, grâce à des films comme Le jugement de Nuremberg, Devine qui vient dîner ? ou La chaîne.
Des débuts de producteur
Né le 29 septembre 1913 à New York, Stanley Kramer baigne très tôt dans le milieu du cinéma. Dès sa dernière année d’université, il entre à la Fox, puis devient assistant de production durant les années 30. En 1948, après la guerre, il crée sa propre maison de production, et finance So this is New York, de Richard Fleischer : un flop. Le Champion (1949), avec Kirk Douglas, est un succès, multi-nominé aux Oscars. "Je suis un nègre" (1949), "C’étaient des hommes" (1950) et "Cyrano de Bergerac" (1950) sont eux aussi des réussites, et Kramer s’établit comme un producteur à suivre, attirant acteurs et réalisateurs de talent. Au début des années 50, Kramer enchaîne plusieurs productions pour la Columbia, au nombre desquelles : - Mort d’un commis voyageur (1951), - Les 5000 doigts du Dr. T (1953), - et L’équipée sauvage (1953). Pas de succès à la clef, et un Kramer las de la structure des studios, qui décide alors de conclure son association avec la Columbia par un coup d’éclat : "Ouragan sur le Caine" (1954), film controversé dont la réussite financière rembourse tous les échecs précédents du producteur.
Réalisateur engagé
Désormais réalisateur indépendant, Kramer passe derrière la caméra d’une quinzaine de longs-métrages marquants et engagés : - Pour que vivent les hommes (1955), - Orgueil et passion (1957), - La chaîne (1958), et ses deux prisonniers de race différente, forcés de coopérer pour s’évader. - Le dernier rivage (1959), film post-apocalyptique avec Gregory Peck et Ava Gardner, - Procès de singe (1960), une métaphore de la folie du McCarthysme, - Jugement à Nuremberg (1961), - ou encore Un monde fou, fou, fou (1963), aventures excentriques à gros budget. - Devine qui vient dîner ? (1967), et sa romance interraciale alors scandaleuse. - et La nef des fous (1965), nominé pour huit Oscars.
Retraite paisible
Après des années 70, années décevantes sur le plan créatif (Kramer allant même jusqu’à faire un remake télévisé de son Devine qui vient dîner ?, en 1975), Stanley Kramer se fait plus discret. Au début des années 1980, il prend une semi-retraite, s’occupant de la rubrique cinéma du Seattle Times jusqu’en 1996, et publie son autobiographie l’année suivante. Kramer s’est éteint le 19 février 2001 à l’âge de 87 ans, d’une pneumonie, et il laisse derrière lui sa troisième épouse et quatre enfants, nés de plusieurs unions.