Yasujiro Ozu : biographie
Yasujirõ Ozu est considéré comme un des meilleurs cinéastes japonais de tous les temps. La spécificité de son oeuvre réside dans les plans filmés au ras du sol (appelés plans "tatami") qui donnent à ses mises en scène un incomparable sens de l'espace et de la présence humaine.
Ses premiers pas
Yasujirõ Ozu est né le 12 décembre 1903 à Tokyo. Il a deux frères et ses parents appartiennent à la petite bourgeoisie japonaise. Son père marchand d'engrais est souvent absent, aussi, sa mère s'installe avec ses enfants dans le village natal du père à Matsuka. En 1920 Ozu est renvoyé du collège de Ujisenda où il est pensionnaire, pour mauvaise conduite, ce qui est infamant au Japon à cette époque. Il n'aime pas les études et préfère aller voir les films hollywoodiens pour lesquels il se passionne. Son destin se déclenche le jour où un oncle le fait entrer aux studios Shoshikû qui l'engagent comme assistant cameraman. Il y rencontre Kôgo Noda un jeune cinéaste pour lequel il travaillera sur tous les scénarios de ses films et Hideo Mohara un cameraman. En 1926 il est nommé assistant réalisateur de Todamoto Okubo un cinéaste de films comiques.
Sa carrière
En 1926, à la cafétéria des studios, il frappe violemment un serveur, pour avoir servi en priorité le repas à des membres de la direction alors que lui attendait bien avant.
Les explications de son comportement doivent satisfaire ses patrons parce que on lui confie la réalisation de son premier long métrage ("Le sabre de pénitence").Il fait appel à son ami Noda pour en écrire le scénario et confie la caméra à Hideo Mohara.
Malgré l'arrivée du parlant, il continue à faire des films muets et c'est seulement en 1936 qu'il tourne son premier film sonore ("Un fils unique).
De 1939 à 1945, Ozu ne tourne que deux films, refusant de réaliser des films propagandistes. Il est envoyé à Singapour et en profite pour voir les productions américaines comme "autant en emporte le vent" de John Ford ou "citizen Kane" d'Orson Welles.
Il est fait prisonnier par les troupes britanniques et il est libéré en 1946.
En 1949, "Printemps tardif" marquera son changement de style, lequel, il gardera jusqu'à son dernier film. Jusqu'en 1963 il réalise 13 films témoignant de son génie. Avec des chefs-d'oeuvre comme :
- "Les soeurs Munakata" (1950).
- "Le goût du sake" (1962).
- "Voyage à tokyo".
Ozu ne sera encensé en Europe qu'après sa mort.
Son action
Ozu ne s'est jamais marié mais on lui prête une romance avec l'actrice japonaise Setsuko Hara. Il meurt le 12 décembre 1963 d'un cancer. "Ozu" (dvd documentaire de 52 minutes de ARTE) lui est consacré.